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autour de peyreleau

fils du connétable, qu’il avait déshérité, le fit étrangler à Gaiges (près Rodez), en 1427, et pendre à une fenêtre du château.

Un autre Armagnac, Charles, vicomte de Fezenzac, rebelle au roi de France Louis XI, fut pris à Peyrelade en 1469 et jeté à la Bastille, dans un cachot fangeux ; là, Philippe L’Huilier, son geôlier et son bourreau, se plaisait parfois à lui faire arracher les dents ou donner cent coups de verges. Il survécut pourtant, redevint libre en 1483, à l’avènement de Charles VIII, et mourut en 1497.

Peyrelade, vu du Tarn (côté du sud-ouest). – Phot. Chabanon.

Charles II, duc d’Alençon, est le dernier comte d’Armagnac ; sa veuve, Marguerite d’Angoulême (ou de Valois), sœur de François Ier, épouse en 1525 Henri d’Albret, roi de Navarre, grand-père de Henri IV, et, par ce dernier, l’Armagnac et Peyrelade font retour à la couronne, en 1589.

Une branche de cette terrible famille était celle des ducs de Nemours ; à l’un d’eux, Louis XI, comme l’on sait, fit trancher la tête aux halles, le 4 août 1477 (ou le 10 juillet). La critique historique a démontré la fausseté du fait légendaire d’après lequel le roi, raffinant sa cruauté, aurait fait placer les enfants du duc sous l’échafaud, pour les arroser du sang de leur père.