tant les caprices de la nature sont surprenants. Sur 500 mètres de longueur et 300 de largeur on ne voit que statues géantes, pilastres architecturaux, pyramides sculptées, portails romans ou gothiques, bastions puissants et chemins de ronde en encorbellement. Une douzaine d’obélisques aux formes contournées et hauts parfois de 20 mètres rappellent de loin soit une procession de moines en cagoules, soit les piliers d’une salle hypostyle déséquilibrés par quelque tremblement de terre ; l’un d’eux, couronné d’un vrai chapiteau et élevé de 15 mètres, devrait s’appeler la Colonne égyptienne. (V. la gravure). Au milieu de ces fausses ruines se dresse un donjon naturel, avec ses créneaux et ses meurtrières, à travers lesquels on passe la tête pour voir couler la Dourbie dans le vertigineux précipice de 1,200 pieds de profondeur. Au bord est percée la double porte du Dromadaire : ici deux ouvertures ovales ont été, dans la roche, creusées juste l’une au-dessous de l’autre. L’architrave de la plus élevée forme la tête et le cou du dromadaire, qui a pour bosse une protubérance du roc. D’un point de vue favorable, la ressemblance est absolument risible. Et il faut plusieurs heures pour examiner toutes ces étrangetés, artistement fouillées par le burin de l’érosion à même les assises du causse. Malheureusement, tout cela est en France, pas assez loin, si bien que le touriste passe tout près, en gagnant les Pyrénées ou la Méditerranée, sans se douter que l’Amérique même, avec ses fantastiques paysages, peut presque nous envier ceux des Causses.
De la Roque, la récente route de Saint-André-de-Vézines remonte le ravin de Montméjean, sans intérêt. Une autre, terminée en 1889, conduit 5 kilomètres plus loin à une nouvelle curiosité, Saint-Véran, où l’on monte aussi du Poujol, en traversant la rivière sur un petit pont, si on a suivi la route de la