Page:Martel - Les Cévennes et la région des causses, 1893.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
le larzac

Cavalerie, la Liquisse et Nant ; du même au même, par Montpaon, Cornus et Sauclières ; de Lodève au Vigan, par Saint-Pierre-de-la-Fage, Saint-Maurice-la-Clastre, Madières (sur la Vis) et le causse de Montdardier, etc.

Il est le moins pittoresque aussi, car à sa périphérie ne se creusent pas de très grands cañons (sauf la Vis et la Dourbie) et ne se hérissent ni pas de l’Arc, ni Capluc, ni Madasse, ni Roquesaltes, ni Rajol, ni Saint-Véran, ni Montpellier-le-Vieux !

Digne d’une visite néanmoins, pour ses sources encloses et ses vieux bourgs fortifiés.

De Millau au confluent du Cernon, le Tarn demeure encagnonné d’un seul côté, et encore pas bien nettement. Creissels (734 hab. la comm., 577 agglomération.) montre, dans un joli site, un château célèbre très bien conservé, appartenant à M. de Galy, et un beau cirque de rochers, où le ruisseau d’Homède bondit en cascades.

Après le Cemon, que remonte le chemin de fer qui nous emporte, « les gorges ne sont plus un cañon dans le calcaire, mais une longue contorsion dans les schistes, les granits, les gneiss, vêtus d’herbes courtes, de bruyères et de fougères ». Nous ne les suivrons pas : elles n’entrent pas dans le cadre de ce livre.

À Saint-Rome-de-Cernon (349 m. ; 1,393 hab. la comm., 666 aggl.), le ruisseau de ce nom débouche de sa vallée haute (à l’est) et reçoit le Soulsou, dont la voie ferrée (ouverte en 1874) emprunte le thalweg. À Tournemire (490 m. ; 1,060 hab. la comm., 955 aggl.), quatre choses à noter : l’embranchement du chemin de fer de Saint-Affrique, les caves et fromageries[1] illustres de Roquefort (1,296 hab. la comm., 973 aggl.), la grotte mal connue des Fées (V. p. 166), et un beau cirque rouge du Larzac, perce, au pied, du long tunnel qui conduira bientôt la ligne d’Albi au Vigan près des sources du Cernon, à Sainte-Eulalie (596 m.). À ce dernier village (1,055 hab. la comm., 708 aggl.), que domine


Rochers du Larzac près Lodève. — Phot. Vallot.
(Communiqué par le Club alpin.)
  1. 1. V A. Monteil, Description du département de l’Aveyron, t. Ier p. 179 ; Rodez, an X, 2 vol. in-8o ; réimpression, en 1883, à Villefranche ; — Limousin-Lamothe, Mémoire sur Roquefort : Mém. de la Soc. des sciences et arts de l’Aveyron, t. III, 1841-1842, p. 137-170 ; — A. Roques et J. Charton, Roquefort : Tour du Monde, 2e  semestre 1875.