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le larzac

l’on distingue quelques aiguilles et une ogive naturelle, bordée de pins et d’arbrisseaux, sa bouche immense et noire ne peut être abordée qu’avec précaution : un faux pas sur la mousse humide mènerait droit où va la pierre, que l’on n’entend pas arriver au fond, [à 200 mètres de profondeur, disent les paysans, dans la rivière souterraine qui alimente la puissante Sorgues, car ils ont remarqué qu’après les orages les eaux de la fontaine deviennent rougeâtres comme les terres qui environnent le haut gouffre. Qu’y a-t-il de fondé dans leur déduction ? Faute d’avoir été interrogé directement, l’avenc du Mas-Raynal n’a pas encore répondu à cette question. On y descendra quelque jour, et l’on verra où

Mourèze. — Dessin de Prudent, phot. Chabanon. (Communiqué par le Club alpin.)

il conduit les pluies ; mais on ne saurait, déboucher par la Sorgues, car elle n’est pas issue d’une caverne ; un bouillonnement de fond la livre au jour par les fentes de pierre, où l’onde seule sait se glisser.]

Entre crochets nous laissons subsister le texte primitif du manuscrit donnant l’impression de notre première visite (1885) : on a vu (p. 77) que depuis, (le 7 juillet 1889) nous avons réussi à descendre dans l’abîme du Mas-Raynal, profond de 106 mètres seulement ; nous y avons rencontré et suivi pendant 130 mètres environ un petit lac très ramifié sous des voûtes basses et un torrent, puissant ; selon nos prévisions, nous n’avons pu, à cause de l’étroitesse de la fente, sortir à la Sorgues, qui voit le jour à 2 kilomètres et demi vers le nord- ouest ; mais la direction du courant et l’égalité de température (10°,5 dans le