monotonie, laideur, bâillement, spleen ! — À 710 mètres, croisement de la route de Saint-Affrique—Cornus-Sauclières—le Vigan ; — l’Hospitalet (511 hab. la comm., 511 aggl.) … et rien ; — la plaine du Temple (797 m.), piètre hameau dont le nom rappelle les templiers et les hospitaliers de Saint-Jean (en 1158, le vicomte de Millau donna le Larzac aux Templiers ; en 1312, le pays passa aux mains des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte) ; — à 833 mètres, le point culminant de la route ; la Cavalerie (800 m. ; 1,333 hab. la comm., 1,221 aggl.), débris du mur d’enceinte, carrefour de la route de Saint-Affrique à Nant ; — encore 12 kilomètres de solitude mortuaire. — Soudain, à un coude, réveil en sursaut, sensation de tomber dans un précipice : adieu le triste plateau, revoici la vie ! À 400 mètres de profondeur, le Tarn et la Dourbie
brillent ; au soleil, Millau bourdonne, la locomotive siffle ! Au grand galop, en bas de l’attractif bassin ! Arrière, le Larzac, son pôle répulsif !
Pour les archéologues seulement il reste à noter deux points : 1° La Couvertoirade (736. hab. la comm., 252 aggl.), à 4 kilomètres ouest de la Pezade, la mieux conservée de toutes les commanderies du Larzac, avec ses remparts du xive siècle aux trois quarts intacts, construits par les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem[1], entourant le village presque entier, non moins intéressants que ceux de Sainte-Suzanne (Mayenne) ou Provins (Seine-et-Marne), surprenants surtout à retrouver dans cet isolement de désert, si bien qu’à la vue de « cette enceinte brunie par le temps, qui cache aux yeux les habitations intérieures, le voyageur, après avoir pris plusieurs fois des rochers pour des bourgs, est tenté de prendre ce bourg pour un rocher et de passer outre[2]. » Le baron de Mira-