Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/189

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Rien n’est plus sérieux ; j’aimerais presque autant
Dans des vers ampoulés transmettre à la mémoire
Et Térée et Thyeste et leurs affreux repas ;
Le géant Polyphème, effroi de la Sicile,
Ou Dédale pleurant de son fils indocile
La triste chute et le trépas.
Modeste en sa parure ainsi que dans son style,
Ma muse n’admet point l’emphase et le fracas.
Aux poètes du jour laissant la bouffissure,
Elle fuit des grands mots l’ambitieuse enflure.
Objets de tous les entretiens,
De leurs vers fastueux le vulgaire s’engoue ;
Partout sur parole on les loue,
On prône leurs écrits ; soit ! mais on lit les miens.

51.

À CÆCILIANUS.

A mille écus ton bien ne montait pas encor,
Qu’on te voyait porté dans un large héxaphore.
Mais depuis que pour toi signalant son pouvoir
La Fortune a deux fois décuplé ton avoir,
Tu vas à pied. Aux Dieux je fais une prière :
« Avec ses mille écus rendez-lui sa litière ! »

53.

À COSMUS.

Cet homme que tu vois, Cosmus, soir et matin,
Besace sur l’épaule et bâton à la main,