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93.

SUR THAÏS.


Le vieux pot qu’un foulon dans la rue a jeté,
Le bouc échauffé de luxure,
L’haleine du lion, le poulet avorté,
D’un chien le cadavre empesté,
L’amphore où s’est aigrie une vieille saumure.
N’égalent point l’odeur impure
Dont auprès de Thaïs on se sent infecté.
Pour couvrir de sa peau l’exhalaison fétide,
Elle se rend aux bains, et, quittant ses habits,
Se frotte d’un mordant et d’une craie acide ;
Puis, à quadruple couche, étend sur ces enduits
Une pâte de fève grasse.
Inutiles efforts ! Thaïs, quoiqu’elle fasse,
Sent, et toujours sentira la Thaïs.

94.

SUR CALPÉTIANUS.


Calpétien, qu’il dîne en ville, à la campagne,
En voyage ou chez lui, se fait servir partout
Une vaisselle d’or qui toujours l’accompagne ;
Le travail en est riche et d’un merveilleux goût.
— Il n’en a donc point d’autre ? — Il n’en a pas du tout.


FIN DU SIXIÈME LIVRE.