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Prends ce fer, lui dit-elle, et remplis ton devoir ;
A peine j’ai senti le coup qui m’a frappée,
Mais je meurs de celui que tu vas recevoir.

15.

À CÉSAR.

Ton spectacle, César ; nous offre une merveille
Dont nul cirque jamais n’avait vu la pareille.
Dans sa gueule entr’ouverte un lion caressant
Laisse un lièvre courir, jouer impunément.
D’où vient dans un lion cette humeur pacifique ?
César, il t’appartient : le prodige s’explique.

16.

À JULIUS.

O toi qu’une amitié par le temps éprouvée
Place au premier rang dans mon cœur,
A soixante ans bientôt ta carrière arrivée
Compte bien peu de jours marqués par le bonheur.
Ne diffère donc plus, saisis ce qui t’en reste.
Hors le passé, pour toi rien n’est certain ;
Sais-tu si la faveur céleste
A ce jour qui te luit réserve un lendemain ?
Des peines, des chagrins, quelque accident funeste,
Peut-être de ta vie obscurciront la fin.
Le plaisir est un météore
Qui dans l’air brille et s’évapore ;