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88.

CONTRE FESCENNIA.

Quand ton haleine accuse un excès de la veille,
Comme palliatif, ton docteur te conseille
De menthe une pastille au matin prise à jeun :
Pour un instant ta lèvre en reçoit le parfum ;
Mais son effet est nul quand un levain acide
De ton estomac chasse une vapeur fétide.
De plus, le souffle impur de ta bouche exhalé
N’en est que plus infect ; à des parfums mêlé,
Et s’étend plus au loin. Laisse là ta finesse,
Crois-moi : c’est déjà trop que l’odeur de l’ivresse.

89.

SUR ALCIMUS.

Alcime, enfant chéri, qu’à mes embrassements
La mort vient de ravir à la fleur de tes ans,
Sous ce tertre léger dors d’un sommeil tranquille !
Ma tendresse a choisi pour ton dernier asile,
Non loin de mon séjour, ce pré semé de fleurs,
Qu’à défaut de rosée humecteront mes pleurs.
Reçois de moi, non pas un tombeau de porphyre,
Ni ces vains monuments que le temps peut détruire ;
Mais des buis, de l’ombrage, un autel de gazon :
Voilà le mausolée où doit vivre ton nom.