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1.

À SON LIVRE.

Mon petit livre, adieu ! pars en leste équipage !
Je pourrais bien doubler ou tripler ton bagage,
Mais à ton seul aspect on pourrait s’effrayer.

En t’abrégeant, d’ailleurs, j’économise
Pour moi d’abord, des soins, de l’huile et du papier ;
Puis pour mon scribe un temps qu’il peut mieux employer ;
Ensuite, à ton lecteur, si tant est qu’on te lise,
Tu peux sembler mauvais, mais non pas l’ennuyer.
De plus encore, à table, où tu seras de mise,
Le convive pourra, sans qu’on s’en scandalise,
En attendant son vin, te lire tout entier.
Pars donc ! ainsi réduit par la main de ton maître,
Tu seras, pour beaucoup encore trop long peut-être.

2.

À DOMITIEN.

La Crète à Métellus valut un nom fameux ;
L’Afrique à Scipion en donne un plus illustre ;
Le Rhin dompté par toi, dès ton troisième lustre,
César, te vaut un titre encore plus glorieux,
Celui de Germanique. Aux lauriers d’Idumée
Ton frère avec son père eut une égale part ;
Mais les Daces vaincus, jamais la renommée
N’en peut donner l’honneur qu’à toi seul, ô César !