Page:Martial - Œuvres complètes, t. 2, trad. Verger, Dubois et Mangeart.djvu/50

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A SON LIVRE === La pourpre n'a pas encore décoré tes pages, la rude morsure de la pierre ponce ne t'a pas encore donné le poli, cher petit livre ; et déjà tu t'empresses de suivre Artanus, quand la belle Narbonne, patrie du docte Votienus, le rappelle à ses devoirs de juge et aux faisceaux annuels. Il est deux choses que tu dois désirer avec une égale ardeur : un séjour comme Narbonne et un ami comme Artanus. O mon livre, que je voudrais être à ta place !

LXXIII. A INSTANTIUS

Instantius, toi dont la sincérité est sans égale, dont la candeur naïve ne peut être surpassée, si tu veux donner de l'énergie et de l'âme à ma Muse ; si tu veux des chefs-d'œuvre, fais que je puisse être amoureux : Voluptueux Properce, Cynthie te rendit poète ; la belle Lycoris inspira Gallus ; c'est à la belle Némésis que le mélodieux Tibulle doit sa renommée ; et toi, docte Catulle,