Page:Martial d’Auvergne - L’amant rendu cordelier à l’observance d’amours.djvu/40

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XV

« Or ça, » dit-il, « j’ay ja parlé
Au jour d’uy de vostre matiére,
Mais damp Prieur s’est est allé
Cy près ; il n’arrestera guére ;
Je vous asseure qu’il n’y a frére
Ceans qui ne vous aime bien,
Pour quoy devés faire grant chiére,
120Car vostre besongne ira bien. »

XVI

Lors dist l’Amant : « La leur mercy,
De mon cas sont mal informez ;
Las, je n’ay fait, ailleurs ne cy,
Chose dont d’eulx doie estre amez ;
Mes biens fais sy sont clers semez ;
De moy ne leur en doibt challoir ;
Quant les auray acoustumez,
128 Je n’en porray que mieulx valloir. »

XVII

Tantost après cy arriva
Damp Prieur, venant de dehors,
Auquel damp Procureur luy va
Presenter le povre Amant lors,
Disant : « Pére misericors,
Vecy ung qui fain a de rendre
A l’ordre le cueur et le corps,
136 Se c’est vostre gré de le prendre. »