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CHAPITRE II.


LES CULTES ANTIQUES ET LES MONSTRES.

Les investigations portées dans le domaine des croyances philosophiques et religieuses peuvent-elles jeter quelques lumières sur cette distinction que nous venons de présenter entre les nations qui immolent les monstres et celles qui les divinisent ?

L’Égypte, d’après le témoignage d’Hérodote, qui sur ce point possède une incontestable valeur, a été le berceau de la métempsycose ; suivant cette doctrine, l’homme et l’animal se confondent ; il en résulte que tous les êtres peuvent indistinctement devenir la demeure de l’esprit subtil qui, à la mort de l’un d’eux, abandonne le corps et redevient libre, jusqu’à ce qu’il soit entré dans une nouvelle demeure, c’est-à-dire dans un nouvel être ; en outre, nous rappellerons que cette doctrine égyptionne a un caractère essentiellement naturaliste. Dans l’Inde et en Perse nous la retrouvons, mais elle y est complètement mystique, et elle embrasse toutes les créations de la nature : hommes, animaux et plantes.