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XII
HISTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES DE LYON

encore ailleurs qu’il accourait volontiers se mêler aux solennités matinales qui se célébraient sur la montagne, non loin du tombeau de son aïeul. En dépit de quelques contradicteurs, il me paraît donc qu’il n’y a plus de doute à garder : notre Saint-Irénée actuel est investi du droit de se réclamer de cette vénérable antiquité. Peu importe que ses vocables aient varié le long des siècles, trois ou quatre fois, et que, simultanément ou alternativement, il se soit appelé Saint-Jean l’Évangéliste, les Macchabées, ou Saint-Just, avant d’être fixé au nom de l’illustre docteur qui le patronne désormais ; il repose sur les assises de la construction bourguignonne ; il l’a remplacée ; il la perpétue.

En compulsant Grégoire de Tours, on recueille des noms nouveaux à joindre aux deux précédents, et, avec eux, se dessine mieux la topographie d’un Lugdunum sacrum au vie siècle. En voici les principaux points de repère : la basilica Sancti Nicoli, où est dressée la chaire de l’évêque, où il officie et prêche, auprès de laquelle il a sa demeure qu’il habile avec ses clercs, où il sera enseveli ; la basilica Sancti Johannis, dont la crypte renferme les corps de saint Irénée, de saint Alexandre et de saint Epipode, et que nous avons mentionnée tout à l’heure ; la basilica sanctæ Mariœ, dans laquelle une dévote veuve fait célébrer de nombreuses messes pour le repos de l’âme de son mari ; sans qu’aucun autre mot du récit ne permette de lui assigner une situation probable ; il y a donc peu de vraisemblance à ce que l’attribution de Notre-Dame de la Platière soit exacte. N’oublions pas deux cryptes funéraires : l’une où avait été enterré l’évêque Hélie, le quatrième inscrit sur le catalogue entre Zacharie et Faustinus ; l’autre in suburbano murorum urbis, fréquentée par un concours de fiévreux ; on y vénérait les cendres d’une sainte femme, Lucie, qui avait jadis ramassé la sandale de saint Épipode, quand on le conduisait au supplice, et qui avait opéré