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carmes déchaussés

à l’établissement requis, mais à la condition que, préalablement et avant toutes choses, les religieux Carmes devront présenter au consulat les contractz de dotation et de fondation qu’ils espèrent, pour y être cogneu de la quantité, qualité, certitude ou incertitude du revenu qu’ils se promettent, etc. »

Le marquis de Nérestang et le gouverneur de Lyon ne se contentèrent pas d’appuyer la demande des Carmes-Déchaussés. En 1618, ils achetèrent les deux maisons appelées alors Grand et Petit Thunes, et leur assignèrent un revenu de mille livres pour l’entretien de huit religieux, dont le nombre s’éleva bientôt jusqu’à vingt, au moyen de nouveaux biens qu’ils acquirent.

Église des Carmes-Déchaussés.

L’occasion de rendre à la ville les services qu’ils en avaient obtenus se présenta du reste bientôt aux Carmes. On sait que le terrible fléau de la peste fit d’affreux ravages dans Lyon, à partir de 1628, dix ans après leur fondation. En tête des communautés d’hommes qui se signalèrent par leur dévouement aux pestiférés, nous trouvons les Carmes-Déchaussés qui, avec leurs voisins, les grands Capucins, et les Capucins du Petit-Forest, rivalisèrent de courage et tombèrent bientôt en grand nombre, victimes de leur admirable charité.

La belle conduite des Carmes leur valut les sympathies tardives mais définitives du consulat, qui leur fit plusieurs fois don de sommes importantes. C’est à l’aide de ces subsides qu’ils feront construire successivement la chapelle moins le portail, puis un grand corps de logis « où, dit l’historien Saint- Aubin, l’utile et le nécessaire disputent de la préférence, et l’avantage avec l’agréable, tant il est bien pris ».

Le bienfaiteur principal des religieux, le marquis Philibert de Nérestang, ne put voir terminer son œuvre. Peu de temps après l’achèvement de l’église, en 1628, il tombait mortellement blessé à la bataille des Ponts-de-Cé ; son corps, ramené à Lyon, fut inhumé près du maître-autel.

Comme l’église des Carmes était la partie la plus intéressante et la plus stylée du couvent, nous en ferons la description, telle qu’elle se présentait au xviie siècle, à l’époque de sa splendeur.