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histoire des églises et chapelles de lyon

plus intime encore que par le passé ; une même pensée et un même but les animaient. La Providence fit prospérer les modestes débuts à ce point qu’aujourd’hui l’Assomption compte vingt-cinq couvents disséminés en France, en Italie, en Espagne, en Angleterre dans l’Amérique centrale et aux îles Philippines.

L’installation à Lyon des religieuses eut lieu deux ans après la fondation de Bordeaux, c’est-à-dire en 1862. Elle fut proposée par un prêtre de Lyon qui offrit aux religieuses de l’Assomption de continuer un pensionnat séculier qu’on désirait céder à une communauté. Le P. d’Alzon poussa vivement celle affaire ; il était très lié avec l’abbé de Serre, secrétaire du cardinal de Donald, archevêque de Lyon, et par lui on obtint facilement l’autorisation du prélat. Celui-ci se montra, du reste, très heureux de voir arriver les religieuses de l’Assomption et, parmi elles, Cécile de Gouy, fille du général de Gouy, un de ses amis d’enfance.

Celle-ci appelée mère Marie du Saint-Sacrement, chargée de la fondation, y apportait ce dévouement humble et doux qui l’a suivie partout où la Providence s’est plu à l’envoyer. On lui donna comme auxiliaires tout un noviciat de jeunes professes qu’elle devait continuer à diriger et à former. Parmi ses élèves on compte sœur Agnès-Eugénie, devenue plus tard supérieure à Lyon, maîtresse des novices à Auteuil, puis chargée de la maison du Nicaragua ; sœur Jeanne-Emmanuel, si regrettée à Nîmes, où elle est morte supérieure en 1890, et sœur Marie-Raphaël, qui a laissé le souvenir d’une âme angélique et d’un cœur d’apôtre.

Le départ d’Auteuil eut lieu le 15 mai 1862. Comme à Bordeaux, les difficultés ne manquèrent pas. Il fallait finir l’année scolaire avec des élèves venues de milieux très divers, assez indisciplinées et nullement formées à cet esprit de famille, à cette ouverture simple et franche qui caractérise les pensionnats de l’Assomption.

Un vaste local fut trouvé sur les hauteurs de Sainte-Foy, il était admirablement situé avec une vue splendide et trois larges terrasses qui servaient de jardin. Les sœurs s’y installèrent le 2 octobre, sous la protection des saints anges. » L’épître de la messe et le capitule de laudes semblaient faits pour nous, écrit la Supérieure : Je vais envoyer mon ange, afin qu’il marche devant vous, qu’il vous garde pendant le chemin, et qu’il vous fasse entrer dans la terre que je vous ai préparée. »

À Sainte-Foy, les sœurs de l’Assomption se trouvèrent très près d’un couvent de Pères Maristes, qui voulurent bien leur servir de chapelains et de confesseurs. Le supérieur M. Vitte, depuis évêque missionnaire de Nouméa, fut un Père pour cette communauté qui trouva en lui conseil et appui. « Dans toutes nos fondations, disent les religieuses de l’Assomption, nous avons pu admirer la charité fraternelle qui règne entre les enfants de Dieu, toujours prêts à s’unir pour le service de l’église et des âmes. »

En 1883, on acheta, près du Parc de la Tête-d’Or, l’hôtel Arlès-Dufour et on l’appropria à sa nouvelle destination. M. Pascalon, architecte, aménagea la chapelle qui fut achevée et décorée par M. Sainte-Marie Perrin. La décoration est remarquable par ses tons doux. M. Bégule l’a enrichie de beaux vitraux qui représentent, au milieu, l’Assomption de la Vierge, d’un côté, l’Annonciation et la Naissance du Sauveur, de l’autre l’Adoration des Mages et le Couronnement de Marie.