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histoire des églises et chapelles de lyon

« La même église contenait un maître-autel et deux bénitiers en marbre blanc d’un dès beau travail exécuté par les frères Dorel ; ils furent transportés dans l’église des Feuillants. Mais l’ouvrage de sculpture le plus remarquable était la chaire à prêcher : elle était en bois de noyer et sculptée par Benoît Annequin d’après les dessins de celle de Saint-Étienne-du-Mont à Paris ; les bas-reliefs représentaient les épisodes de la vie de saint Vincent Ferrier. Les Carmes avaient établi des orgues dans leur église. Jusqu’au xviie siècle, ils ne firent subir aucune transformation à leur couvent. Ils achetèrent des maisons, en édifièrent d’autres pour y établir divers services, mais tout ce qui fut consacré à leur usage personnel n’était que provisoire. En 1644, une résolution capitulaire confia à Daverolles, architecte de Lyon, le soin de dresser le plan des constructions à faire, mais le manque de ressources en fit ajourner l’exécution. En 1679, on mit la main à l’œuvre. Au couchant de l’ancien cimetière, fut assis le nouveau cloître, dont l’archevêque Camille de Neuville de Villeroy posa la première pierre le 29 mai. Il en existe encore deux côtés, mais les entrecolonnements ont été murés et la maison qui cache aujourd’hui ce vestige porte le numéro 5, place de la Miséricorde. »

Saint-Marcel des Terreaux en 1550.

Le cloître seul fut achevé du premier coup. Le grand bâtiment claustral fut terminé à la longue. Dans ce remaniement le logis des évêques disparut pour faire place à celui de l’infirmerie.

« La Révolution ayant dispersé les religieux, les bâtiments furent mis en vente. Le premier lot comprenait : le grand bâtiment claustral, la grande cour plantée en parterre, dans l’aile nord du cloître, le bâtiment de la pharmacie, la cour de la cuisine et celle du bâtiment claustral. Ce lot fut vendu 121.200 fr. à Lecourt Giraudier et Cie. Le deuxième lot se composait de l’église, de boutiques adossées à son chevet et sur la rue Sainte-Catherine, du cloître moins l’aile septentrionale de la cour de l’église qui avait servi de cimetière et d’une pièce voûtée appelée sacristie. Le cahier des charges imposait l’obligation de démolir l’église et d’ouvrir une rue. Ce lot fut adjugé à Jacques Zeigler moyennant la somme de 101.000 fr. Enfin la troisième partie comprenait les bâtiments à un étage, occupés par le locataire Lecourt ainsi que la cour attenante, les hangars contigus et les anciennes infirmeries. L’adjudicataire devait démolir la porte qui séparait la cour des Carmes de la rue des Augustins. Le négociant Condantia paya ce lot 83.500 fr. au nom de son ami Montanier. Les autres portes qui fermaient le tènement des Carmes furent démolies par les soins de la municipalité. »

Tout à côté des Carmes, de l’autre côté de la rue delà Fontaine, se trouvait la porte et la chapelle Saint-Marcel, comme on peut le voir dans le plan du xvie siècle que nous donnons plus haut.