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LES PEINTRES DE MANUSCRITS.

Guirlande de Jidie^ écrite par le calligraphe Jarry. On sait que cette merveille d’écriture et crenlurninure fut offerte par le duc de Montausier, le V^ janvier 1642, à Julie d’iVng-ennes, fille de la marquise de Rambouillet, et qu’elle appartient aujourd’hui à Mme la duchesse d’Uzès.

Peut-être est-ce aussi Nicolas Robert, qui, vers la fin du règ-ne de Louis XIII, peignit sur de larges feuillets de vélin une série Ci Emblèmes accompagnés de sentences. Ce précieux recueil, qui paraît avoir été fait pour Marie de La Tour duchesse de LaTrémoille, consiste en une suite de tableaux exaltant la noblesse et les vertus des personnages les plus considérables de l’époque : Anne d’Autriche, la duchesse de Longueville, la duchesse de Ventadour, Julie d’Angennes, le duc de Montausier, le grand Turenne, la reine de Pologne, etc. Autour des figures se déploient des ornements où étincellent à l’ancienne mode les couleurs et l’or, enluminures un peu lourdes, mais qui peuvent donner une assez juste idée de ce qu’était devenu alors l’art des miniaturistes. On trouvera à la figure 33 l’emblème et la devise de Turenne, qui bientôt allait devenir maréchal de France.

Gardiens naturels des traditions, les peintres d’emblèmes et d’armoiries furent toujours assez nombreux ; mais est-il bien permis de comprendre parmi les véritables artistes ceux qui faisaient de ces travaux secondaires leur principale occupation ?

Rien, d’ailleurs, ne serait plus injuste que de considérer Nicolas Robert comme un banal enlumineur d’emblèmes.