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Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/135

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leurs armes ; mais Hagen s’y oppose, et la reine comprend alors que les Bourguignons sont prévenus du danger qui les menace.

Les hôtes sont maintenant reçus par Etzel ; après quoi ils se disposent à aller prendre du repos. Hagen et Folker, les deux fidèles compagnons d’armes, renoncent au sommeil, afin de veiller au salut de leurs maîtres.

Au milieu de la nuit, une troupe nombreuse de Huns tente de tomber sur les héros endormis ; mais la voix terrible de Hagen les fait revenir sur leurs pas.

Le jour suivant est consacré à des jeux chevaleresques. Un tournoi a lieu, et un événement malheureux manque encore une fois d’entraîner un embrasement général : Folker, en joutant avec un héros hun, le renverse mort dans l’arène. Etzel ne parvient qu’avec beaucoup de peine à calmer la bouillante ardeur de ses hommes.

Cependant Chriemhilt essaie de décider d’abord Hildebrand, puis Dietrich, à la venger de Hagen ; mais tous deux refusent. « Quiconque frappera les Nibelûngen, répond Hildebrand, le fera sans mon consentement. » De son côté, Dietrich rappelle à Chriemhilt que ces guerriers sont venus sur la foi de l’hospitalité ; quant à lui, il n’a jamais eu à se plaindre des Bourguignons ; ainsi donc il n’appartient pas au bras de Dietrich de venger le trépas de Sigfrid.

À force de promesses, Chriemhilt finit pourtant par décider Blodel, frère d’Etzel, à tomber sur la partie moins noble de l’armée, confiée à la garde de Dankwart. L’attaque doit s’effectuer sans retard ; dans