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Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/192

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Est-ce ton esprit qui me dompte en secret, ton esprit supérieur qui pénètre tout avec hardiesse, et s’élève d’une aile lumineuse jusqu’aux célestes hauteurs ?

Ou suis-je écrasé par le souvenir des chagrins dont j’ai rempli ton cœur, ce noble et tendre cœur qui m’a tant aimé ?


II


Séduit par un rêve insensé, je t’ai quittée autrefois ; je voulais aller jusqu’au bout du monde, et je voulais voir si je trouverais l’amour, impatient de l’embrasser d’une étreinte ardente.

J’allais donc, cherchant l’amour dans toutes les rues ; j’étendais des mains suppliantes devant chaque porte, et je mendiais un peu d’amour. — Mais partout on m’accueillait avec un sourire moqueur, et je ne récoltais que la haine.

Et je m’égarai de plus en plus à la recherche de l’amour, toujours de l’amour ; mais cet amour, hélas ! je ne le trouvai jamais, et je revins sous le toit paternel, l’âme et le corps malades.

Mais, au moment où j’allais franchir le seuil, tu t’élanças à ma rencontre, chère mère ; — et ce qu’alors je vis briller dans tes yeux, ah ! c’était cet amour, ce doux et profond amour si longtemps cherché.


le chevalier blessé

Je sais une vieille ballade qui résonne lugubre et sombre : Un chevalier portait au cœur blessure d’amour ; mais celle qu’il aimait trahit sa foi.

Il lui fallut donc mépriser comme déloyale la dame si chère à son cœur ; il lui fallut donc rougir de l’amour qu’il avait si longtemps vénéré dans son cœur.

Fidèle aux lois chevaleresques, il descendit dans la lice et défia les chevaliers au combat :