Le vent chasse la nacelle.
Elle suit le courant du Rhin ;
Ses flots emportent les amants,
Les amants,
Jusque dans l’immense océan.
Le soleil jette ses regards,
Ses regards clairs et dorés,
Sur l’onde verdâtre,
Sur l’onde
Qui berce le cercueil flottant.
Terre, que tu es fatiguée ! tu ne souris plus qu’à moitié !
Tes oiseaux se sont envolés, tes fleurs sont toutes fanées !
Ton soleil, du haut du ciel, te regarde encore avec tendresse !
Mais ses rayons brillants sont des roses dorées qu’il jette sur ta tombe.
Je vous prie, ô zéphirs,
Soufflez doucement, bien doucement !
Apportez les suaves parfums des fleurs,
Apportez l’agréable fraîcheur à mon enfant endormi ;
Soufflez doucement, bien doucement !
Je vous prie, ô source limpide,
Coulez doucement, bien doucement !
Une autre fois, parlez-moi, onde argentée et pure,
Des fleurs, vos amies, qui croissent sur vos bords
Coulez doucement, bien doucement !
Je vous prie, petits oiseaux des bois,
Chantez doucement, bien doucement !