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Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/251

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Je suis un musicien ! le violon appuyé contre la poitrine, l’archet dans la main, et dans l’esprit une si douce ivresse !

Je suis un musicien ! un vieux déjà par les années ; mais je me sens l’allié, l’allié, tra ra ! de tout pauvre hère !

Je suis un musicien ! la jeunesse accourt à ma rencontre ; la jeune fille d’amour s’enflamme, s’enflamme, tra ra ! et ne dort plus !

Je suis un musicien ! et qui plus est, un cœur sensible ! Plus d’un a trouvé le repos en écoutant mes mélodies !

Je suis un musicien ! à moi seul le repos est interdit. Je n’ai ni patrie, ni foyer, tra ra ! ni douce amie !

Je suis un musicien, un gai musicien, ma foi ! J’erre si joyeux à travers le pays, si joyeux, tra ra ! sous mes cheveux blancs !


J’arrive au terme de ma course, véritable course au clocher, qui m’aura fait sauter, je le crains, par-dessus plus d’un talent digne qu’on s’y arrête. Les uns m’accuseront d’avoir parlé d’eux trop sommairement, trop superficiellement ; les autres, de n’en avoir pas parlé du tout. Les uns comme les autres seront dans leur droit ; mais la semence de la poésie allemande germe et fructifie si abondamment sur cette terre d’Alsace, que, pour n’oublier personne, il m’aurait fallu faire un dénombrement presque homérique. Je me console de mes lacunes en pensant qu’un plus apte et mieux informé saura bien les combler un jour. L’éveil est donné. Citons encore pourtant, comme s’étant montrés les fidèles servants de la muse germanique, dans cette première moitié du dix-neuvième siècle, MM. J. J. Gopp, Charles-Frédéric Hartmann, Édouard Kneiff, et J.-F. Lobstein.

Si j’avais à parler ici des auteurs alsaciens, d’origine