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autrichiennes. Après la chute de Vienne, Blum, on se le rappelle, est fusillé ; Frœbel obtient sa grâce ; Hartmann se sauve à travers mille aventures et revient prendre sa place au parlement. Le poète alors épanche sa bile de patriote déçu dans une satire périodique en vers ayant pour titre Reimchronick des Pfaffen Mauritius (Chronique rimée du prêtre Maurice). Le moment venu, il se transporte avec le reste du parlement à Stuttgard. En juillet 1849, il s’exile en Suisse ; il y écrit la dernière livraison de sa Reimchronick, le roman Krieg um der Wald (Guerre pour le bois), qui conserve l’empreinte de ces jours d’émotions et de lutte, et enfin une idylle, Adam und Eva (Adam et Ève), une idylle charmante où l’on s’étonne de ne plus rencontrer que sérénité, calme, amour et douce rêverie. L’auteur se trouvait sur le lac de Genève : son âme réfléchissait la limpidité des eaux et du ciel. Au printemps de 1850, il part pour l’Angleterre, visite l’Irlande, l’Écosse, la Hollande, et revient à Paris par la Belgique. À la fin de cette même année paraissent Schatten (Ombres), recueil de contes poétiques, ainsi qu’une troisième édition de Kelch und Schwert. L’été suivant, il parcourt le midi de la France, d’où il rapporte deux volumes sur la Provence et le Languedoc. La guerre d’Orient éclate ; il s’embarque pour la Turquie à la suite des armées alliées, et se fait, dans la Gazette de Cologne, l’historien précis et animé de l’expédition. Les journaux allemands, anglais, français et même russes reproduisent sa correspondance. En 1855, il est de retour à Paris ; une maladie de dix-huit mois lui impose alors un repos nécessaire et pénible après tant d’agitations, de courses, de fatigues