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douce et rafraîchissante. L’historien critique est heureux d’avoir à signaler de tels hommes.

Louis Giesebrecht appartient à la même souche. Son domaine se compose également de souvenirs domestiques, de bons et généreux sentiments, de loyauté. J’y distingue une note particulière, celle du dévouement chevaleresque à ses princes, à son seigneur et maître. Ce n’est pas de la servilité, c’est comme une religieuse vénération ; c’est le lien moral qui a rendu la féodalité si vivace. Je donnerai tout à l’heure une pièce qui montre ces sentiments dans leur fleur et qui est encore un tableau allemand de la belle époque. Disons d’abord quelques mots de l’écrivain.

Louis Giesebrecht est venu au monde la même année que Schnabel (1792). Son père était ministre de l’Église réformée. Disciple des universités de Berlin et de Greifswalde en ces années où toutes les chaires de l’érudition allemande se transformaient en tribunes de propagande patriotique, il ne tarda pas à s’enrôler dans le régiment des hussards mecklembourgeois et fit avec lui les campagnes de 1813 à 1815. La paix venue, il accepta et remplit les modestes fonctions de professeur au gymnase de Stettin. On a de lui des poésies épiques et lyriques, publiées d’abord séparément, puis réunies pour la première fois en 1836. Quand il chante ses impressions, on sent que son inspiration n’est pas une feinte : il émeut parce qu’il est ému. Giesebrecht est, en outre, estimé comme historien : il a composé deux bons résumés de l’histoire de l’ancienne poésie allemande et de l’histoire du moyen âge ; son histoire des Wendes a surtout été remarquée. Voici maintenant l’échantillon annoncé de sa poésie. Pour aider à le bien