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à la révolte. C’est par lui que l’heure sinistre et sombre s’éclaircit de nouveau par degrés ; c’est par lui que toute blessure se guérit, sinon instantanément, du moins sûrement.

Il ne se fâche pas de tes larmes, mais il cherche à les essuyer ; il ne blâme pas tes désirs, mais il s’applique à leur donner un noble but, ou à les apaiser. Et lorsque, au plus fort de la tourmente, tu t’écries en murmurant : — Pourquoi ? il se borne à te montrer le ciel avec un doux et calme sourire.

Il ne se presse pas de répondre à toute question, mais il répète volontiers cette devise : — Sache souffrir et attendre ; le lieu du repos n’est pas loin. C’est ainsi qu’il marche à tes côtés, fort peu prodigue de paroles, et ne pensant qu’au but suprême, au bonheur céleste.


la nuit consolatrice

Ne te lamente pas ainsi, chère enfant, ne te lamente pas ainsi de voir s’échapper ta jeunesse : si mainte douce joie s’enfuit avec elle, avec elle aussi s’est envolée mainte douleur amère.

Le jour éclatant, le jour radieux s’éteint-il, hélas ! comme a fait l’aurore ; ne te lamente pas : la nuit aussi a son ciel, elle a les étoiles !


les larmes qui rassérènent

Les nuages s’avancent rapidement, les nuages qui s’amoncellent et s’assombrissent de plus en plus, et bientôt le ciel entier est en deuil.

Et toi, comme soudain a fui loin de ton front toute sérénité ! comme soudain une ineffable douleur a rempli ton âme !

Les nuages crèvent et ruissellent ; ah ! que maintenant le ciel parait bleu ! — Et toi, quelle sérénité, de nouveau, dans tes regards ! Aurais-tu pleuré ?