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— Mais de l’orgueil humain ces imposants témoins
Et tous ces souvenirs ont dû vous toucher moins
Que les frais horizons de ces vertes campagnes ;

Moins que toi, dont le nom suffit pour m’attendrir,
Éden où je naquis, où je voudrais mourir,
Bonn ! ô ma vallée au pied des sept montagnes !


Le jeune Müller fut envoyé à Dusseldorf pour y faire ses humanités, puis à Bonn et à Berlin pour y prendre ses inscriptions de médecine. À Bonn, il s’associa bien vite au groupe dont Simrock était le chef ; à Berlin, il fut fraternellement accueilli par Bettina d’Arnim, Eichendorff, Auguste Kopisch, Gruppe et Gutzkow. Il s’arrêta à Dresde pour nouer des relations avec le vieux romantique, Louis Tieck ; à Halle avec le baron de La Motte-Fouqué et Arnold Ruge ; à Cassel avec les frères Grimm. Pour payer son tribut à la landwehr, il entre alors en qualité de chirurgien dans un régiment de Uhlans. Vers la fin de 1844, il partit pour Paris et y séjourna six mois, cherchant à s’y mettre en rapport avec l’élite de la littérature et des arts. Il s’y rencontra avec les poètes allemands George Herwegh, Dingelstedt, Gutzkow et Henri Heine. Vers cette époque, son père, qui exerçait la médecine à Dusseldorf, mourut et lui laissa sa clientèle. Il alla, dès lors, s’y établir comme médecin, et y resta en cette qualité jusqu’en 1853. En 1848, ses concitoyens lui prouvèrent leur estime, en lui confiant le mandat de député au parlement de Francfort. Depuis 1854, il a cessé de pratiquer la médecine, pour aller se fixer à Cologne, près de la famille de sa femme, et pour se livrer entièrement aux travaux littéraires. On a de lui divers