rosée de ses ailes. Madame de Stolterforth demande presque exclusivement son inspiration à la nature ; elle a des notes qui émeuvent, ces noies particulières au timbre de la femme, et dont le charme fait aisément passer sur quelques imperfections d’art et de forme. Elle a consacré de nombreux travaux à la vallée du Rhin : Cycle des Sagas du Rhin (1835) ; Album du Rhin (1838), traduit en français par Peschier ; Description, histoire et Sagas de la vallée du Rhin et de la Wisper (1840) ; Burg Stoltzenfels (1842), etc. Voyons comment madame de Stolterforth célèbre cette vallée natale, si fréquentée par sa muse :
Aux bords du Rhin semble circuler, respirer la douce haleine des anciens jours ; je crois en voir planer les ombres dans leur première splendeur ; je crois entendre résonner les chants d’autrefois, qui réveillent en moi de doux échos et de doux rêves.
Ici le fer et la pierre me parlent du passé ; là, c’est la voix même du peuple qui me raconte les traditions du bon vieux temps. Nous avons hérité de mainte légende merveilleuse, et nous y avons cru avec une foi robuste. Quelle voix serait assez impie pour en suspecter la vérité ?
Et moi aussi je veux d’une âme loyale chanter ce que j’ai vu, ce que j’ai trouvé sur ces rives : et si quelqu’un refuse de me croire, qu’il parcoure lui-même notre beau pays ! Qu’il s’arrête, le soir, pour contempler et pour entendre ; qu’il s’arrête, soit au sommet des collines, soit au fond des vallées : le cœur ici peut toujours trouver quelque chose, pourvu toutefois qu’il sache chercher.
Oui, la vie s’écoule encore sur ces bords comme un