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VII


Le vieux beau du rez-de-chaussée déménageait le 15 avril.

Le 16 au matin, Mlle  de Waize, précédée des deux bonnes, de Mme  Fruhling, la concierge, et d’un homme de peine, vint prendre possession de la garçonnière. Le vieux beau ne jouissait pas d’une bonne réputation dans l’immeuble, et Mademoiselle, serrant contre son buste sa pèlerine de mérinos noir, attendit pour franchir le seuil que toutes les fenêtres eussent été ouvertes. Alors elle pénétra dans l’antichambre, fit, en trottinant, le tour des pièces, puis, à demi-rassurée par l’innocente nudité des murs, elle organisa le nettoyage comme s’il se fut agi d’un exorcisme.

La vieille demoiselle avait, à la surprise d’Antoine, accepté presque sans objection l’idée d’installer les deux frères hors du foyer paternel, bien qu’un tel projet dût