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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/249

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— « Encore un mot », lui dit Mme de Fontanin, en l’accompagnant hors de la pièce. « Répondez-moi franchement. Après ce que je vous ai appris, pensez-vous encore que Jérôme soit digne de reprendre sa place auprès de nous ? » Elle l’interrogeait des yeux. « Pesez votre réponse, James. Si vous me dites : “ Pardonnez ”, — je pardonnerai. »

Il se taisait ; son regard, son visage exprimaient cette universelle pitié où se complaisent ceux qui croient être en possession de la Vérité. Il crut voir comme une lueur d’espérance passer dans les yeux de Mme de Fontanin. Ce n’était pas ce pardon-là que Christ désirait d’elle. Il détourna la tête, et fit entendre un ricanement réprobateur.

Elle le prit alors par le bras et fit mine de le congédier affectueusement :

— « Je vous remercie, James. Dites-lui que c’est non. »

Il n’écoutait pas ; il priait pour elle.

— « Que Christ règne sur votre cœur », murmura-t-il, en s’éloignant sans la regarder.