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juillet. Il lui fallait d’autre part, nonobstant cette dette et cette attente, assurer les contrats de l’année courante. Pour liquider le passé, il délivra aux marchands des billets à intérêt des sommes dont il était redevable ; pour l’avenir, il fit des contrats avec divers marchands jusqu’à concurrence de 1.200.000 roupies ; les marchandises payables suivant l’usage à l’arrivée des premiers fonds d’Europe et ces fonds eux-mêmes commençant à porter intérêt à partir du 1er septembre.

L’importance réelle des opérations à effectuer dépendait toutefois du nombre des navires arrivés de France, des fonds et marchandises apportés et des ordres définitifs d’achat ; si ces ordres excédaient les contrats conclus, le Conseil de Chandernagor se trouvait dans la nécessité ou de ne pas les exécuter ou de recourir à des emprunts.

En principe la Compagnie ne recommandait pas ces emprunts, qui comportaient toujours de gros intérêts, mais ils ne l’effrayaient pas non plus outre mesure, par la facilité qu’ils lui donnaient de se procurer pour le retour des navires le plus de marchandises possible. Pour 1733 notamment, elle était très satisfaite des ventes de l’année précédente, où les bénéfices avaient largement couvert les intérêts des sommes empruntées pour se procurer le fret supplémentaire de 300.000 roupies et elle ne voyait en conséquence aucun inconvénient grave à ce que Dupleix recommençât l’opération. Mais telle n’était point l’opinion du Conseil supérieur. « La Compagnie, écrivait-elle à Chandernagor le 20 juin, demande sans cesse de forts retours ; elle vous prescrit même d’emprunter pour les augmenter ; mais nous lui rendrions un mauvais service en excédant ses ordres à cet égard. Vous n’ignorez pas, non plus que nous, que ce sont de pareils emprunts qui ont dérangé les affaires à Surate, à