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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/310

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dirent pas en général au désir exprimé par le Conseil supérieur. Il avait demandé des jarres de beurre et d’huiles ; elles étaient en terre mal cuite et beaucoup se cassèrent. Il avait demandé une grande quantité de gonis ; on lui en envoya si peu que Dumas put se demander si, faute d’emballage, il pourrait faire le chargement des navires pour France au mois d’octobre 1738. Il avait enfin demandé du riz ; celui qu’il reçut était vieux et échauffé, et, bien qu’il n’eut pas de provision en magasin, le Conseil supérieur fut obligé de le vendre pour en éviter la perte totale. Cependant à la même époque un vaisseau portugais en avait apporté de Chandernagor même de très bonne qualité. Les questions d’approvisionnement sont toujours les plus délicates. Dumas perdit patience et écrivit le 5 mars 1738 à la Compagnie :

« Nous voyons arriver tous les ans la même chose. La Compagnie peut le remarquer par notre correspondance avec Chandernagor. Elle n’y a jamais fait assez d’attention ; ces vaisseaux armés à Chandernagor sont bien servis ; l’on donne à ceux de la Compagnie et à ceux d’ici tout ce qu’il y a de plus mauvais. Le Conseil de Chandernagor ne veille point sur la conduite d’Indinaram qui seul est en possession de faire toutes les fournitures à Chandernagor. Nous ne pouvons que nous en plaindre ; le conseil se moque de tout ce que nous pouvons lui en écrire ; il affecte au contraire de prendre le contre-pied de ce que nous lui marquons et fait toujours en sorte d’éluder les ordres que nous lui donnons. Il est impossible que notre correspondance avec Chandernagor dure plus longtemps sur le pied qu’elle est ; il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, que la Compagnie nous mette en état de faire exécuter nos ordres à Bengale ou qu’elle nous permette de n’y en donner aucun[1]. »

Des vaisseaux retournés en France, nous savons que le

  1. A. P., t. V, p. 98.