Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IX

Les Comptoirs.


En dehors de la subordination au Conseil de Chandernagor, il n’y avait aucune communauté d’intérêts entre nos différents comptoirs du Bengale, tous fort éloignés les uns des autres. Chacun vivait de sa vie propre sur le mince lopin de terre qui lui était dévolu, et l’on ne peut dire que cette vie fut très active. Peu d’affaires commerciales, mais par contre des ennuis incessants avec les autorités indigènes qui perfectionnaient chaque jour les moyens de puiser dans nos caisses sans vouloir cependant épuiser notre crédit. Les chefs de nos comptoirs avaient besoin de faire preuve de patience et d’une grande souplesse pour se mouvoir au milieu de difficultés tantôt cauteleuses tantôt brutales, et toujours parfaitement raisonnées. Mais on s’habitue vite même aux pires incommodités, et comme en guerre on affronte les dangers sans y prendre garde, ainsi les agents de nos comptoirs maudissaient la tyrannie des Maures sans en être intimidés.


Balassor.

Balassor était le plus ancien et le plus méridional de nos comptoirs du Bengale. La ville est à 144 milles au s.-s.-o. de Calcutta, à 4 milles environ de la mer, sur le