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tages, Rebutty ne fut pas satisfait ; il se posa en mécontent, ne fit aucun travail, fut congédié avant même la fin de l’année et retourna en Europe dans le courant de 1735. C’était de l’avis général un fort mauvais esprit et nul ne le regretta.

Malgré tous ces échecs de l’art, la loge toujours menacée ne fut jamais sérieusement en danger. Le talus fait en 1735 résista aux inondations ou aux crues de l’année suivante. On ne saurait dire si l’emplacement aujourd’hui attribué à l’ancienne loge de Cassimbazar correspond très exactement à la réalité. Il ne reste aucunes ruines assez importantes pour en témoigner mais une simple tradition.

Après l’arrivée de Burat, les achats de soie reprirent comme par le passé. Il est à présumer que notre courtier, Indinaram et une famille de banquiers appelée dans la suite à jouir d’une grande autorité, les Katmas, n’hésitaient pas à nous faire fournir des marchandises par des gens à leur dévotion qui n’étaient que leurs prête-nom. Il en résultait que les soies nous coûtaient fort cher, Dupleix avait une confiance absolue dans Indinaram et disait que s’il se retirait du service, on en changerait plus de quatre avant d’en trouver un pareil ; mais il était loin d’avoir une aussi bonne opinion des Katmas qui, d’après lui, n’étaient que des coquins et des fripons. Ils venaient d’en donner une preuve. À leur instigation, les dévideurs de soie de Cassimbazar avaient été arrêtés et passés à la chibouque pour les punir de travailler à trop bon marché, et avaient dû par surcroît payer une somme de 200 roupies pour être obligés d’augmenter leur prix de façon. Dupleix recommanda à Burat de ne rien leur acheter ni de rien leur emprunter, et de s’adresser plutôt à Fatechem, qui pourtant ne valait guère mieux.