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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/468

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et pour mieux se faire comprendre, il envoya deux piastres de chaque espèce du numéro 1 à 5 et deux piastres vieilles colonnes sans numéro, toutes supérieures aux autres et dont on ne se servait presque plus[1].

La meilleure démonstration fut encore la résolution prise par Dumas en 1739 de faire fabriquer les roupies de Pondichéry à l’ancien titre des roupies arcates, sans se soucier de savoir si par quelque altération les autres monnaies pouvaient leur faire concurrence. Imam Sahib put lui retrouver après beaucoup de peine les anciens coins des roupies arcates et ce furent eux qui servirent désormais à la frappe de nos roupies.

Ce fut peu de temps après que Dumas reçut de Nizam le paravana qui devait donner libre cours à nos roupies dans toute l’étendue du Bengale, pourvu qu’elles fussent des mêmes poids et titre que celles d’Arcate. Nizam n’avait pas grande autorité pour donner un tel ordre ; le Bengale n’avait jamais dépendu du Décan ; seulement Nizam par son grand âge et par son passé jouissait dans l’Inde d’une situation personnelle considérable. Il avait été ministre du Mogol une trentaine d’années auparavant et dans le Décan il restait son mandataire. C’est à ce titre plus encore que comme suzerain direct de la nababie d’Arcate qu’il intervint au Bengale dans l’affaire de nos roupies.

Son intervention ne laissa pas que de gêner Dumas. Nizam ne désirait pas seulement que nous envoyons son paravana au soubab de Mourchidabad, il désirait encore que nous en retirions un certificat attestant son exécution. Cette pièce parut à Dumas délicate à demander et difficile à obtenir ; il était à craindre que le soubab n’y vit

  1. C. P., t. 2, p. 70, 76, 77.