l’Assomption, curé de Calcutta, vicaire de Vara pour le Bengale et délégué de l’évêque de Saint-Thomé, n’hésita pas à lui donner ce pouvoir, mais seulement à titre provisoire et jusqu’à décision de l’évêque de Saint-Thomé ; en attendant, les Jésuites furent dessaisis de leurs fonctions en tant que curés et aumôniers.
Ce ne fut pas sans résister. Ils se retranchèrent derrière les patentes de 1698, refusèrent de reconnaître le P. Saldin, prétendirent l’empêcher d’exercer son sacerdoce et firent appel auprès de l’évêque de Saint-Thomé.
L’évêque répondit que le vicaire avait outrepassé ses pouvoirs, mais il ne les révoqua pas. C’était créer une situation anarchique. Le Conseil supérieur en fut ému. Il pensait fermement que les prêtres français, tout en étant soumis à un évêque étranger, devaient être gouvernés par lui, à la française et suivant les intérêts français ; mais le P. Saldin était Italien et sa qualité d’étranger pouvait justifier les oppositions. Afin de dissiper toute équivoque et par considération pour l’évêque, le Conseil lui proposa la candidature d’un capucin français de Pondichéry, le P. Anselme. Accentuant même sa déférence pour l’évêque, il lui envoya le conseiller Signard pour demander les pouvoirs nécessaires à cet aumônier (fin juin 1731). Sans attendre les résultats de cette mission, il prescrivit à Dirois de se faire remettre par le P. Pons les registres de l’état civil ainsi que les vases et ornements sacrés appartenant à la Compagnie et qui ne devaient servir que dans la chapelle de la loge. Le Conseil, en transmettant ces ordres, estimait que jusqu’à ce jour la plupart des employés des comptoirs avaient eu trop de complaisance pour les Jésuites, qu’ils ne s’étaient jamais opposés à aucune de leurs entreprises et que toutes les difficultés venaient de cette tolérance. « Vous devez