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pour 12.500 pagodes fit même trois voyages en raison d’une grande disette à la côte Coromandel. Le premier convoi de riz qu’il rapporta le 9 janvier 1737 était sale et plein de mites. Dupleix donna pour excuse que la quantité demandée avait été si considérable qu’on avait été contraint de prendre celui qui se présentait sans pouvoir le nettoyer. Le second envoi (9 avril) ne donna lieu à aucune observation. Au troisième, le « Fort-Louis » se perdit à l’entrée du Gange.

Dupleix avait intéressé Castanier de 25.000 roupies dans le voyage de Jedda et de 9.694 dans celui de l’ « Union » pour Bassora. Il attendait 10.000 piastres de Godeheu et de Duvelaër, alors à Canton, pour les placer dans un armement concerté avec Dumas.

Quant aux îles, les affaires se passèrent aussi comme à l’ordinaire. Le Conseil de l’Île de France avait demandé qu’on lui fit passer des vaches, des brebis, des oies et des canards, et dans un ordre d’idées tout différent, un petit assortiment de marchandises du Bengale, telles que soies et mallemolles, sans que le montant excédât mille pagodes ; c’étaient des échantillons destinés pour le commerce de Mozambique, que la Bourdonnais se proposait d’entreprendre. On recruta également quelques lascars, mais ces hommes engagés à bord des vaisseaux pour la durée des voyages ne revenaient pas tous, soit qu’ils fussent morts, soit surtout qu’ils fussent retenus pour d’autres services. En 1737, il n’en revint que cinq. Le Conseil supérieur craignait qu’à la fin cela ne créât certains embarras. Il était mort cette année aux Îles 23 topas et 19 ouvriers partis de l’Inde.


1737-1738.

Chine. — Dupleix s’intéressa pour 10.000 roupies dans un armement fait à Pondichéry par Dumas avec le « St -Benoît », cap. Brignon.

Chittagong. — Dans l’espérance d’en tirer des toiles. Dupleix songea à reprendre le commerce avec ce port, abandonné depuis bien des années. Nous n’y payons pas de droits. Les Anglais