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avons-nous dit, il l’avait embarqué une première fois pour l’Inde ; au début de 1720, il trouva le moyen, par ses relations et par son influence personnelle, de le faire nommer sixième conseiller à Pondichéry.

Dupleix vint alors à Paris où son père l’accueillit comme l’enfant prodigue. « Enfin l’enfant prodigue est ici, écrivait-il le 23 avril 1720 à M. Laville, ci-devant receveur du tabac à Saint-Malo ; mais il partira bientôt pour Saint-Malo. Je vous prie de lui disposer les choses mentionnées dans l’état ci-dessus. Les chemises ne doivent pas être d’une toile bien fine, puisque ce n’est que pour la traversée. Ménagez ma bourse[1] ».

D’après cette lettre, Dupleix devait s’embarquer par les premiers bateaux de l’Inde, en juin ou juillet, au plus tard en novembre ; avec ou sans l’assentiment de son père, il ne partit pas et bien lui en prit, car, à la faveur des révolutions dans la Compagnie des Indes qui accompagnèrent la chute du système de Law, Dupleix parvint le 5 juin 1721 à se faire nommer premier conseiller et commissaire général des troupes. Il n’avait pas 24 ans, ni grande d’expérience, et on lui donnait pour débuter des appointements de 2.500 livres, alors que plusieurs de ses futurs collègues, ayant de 10 à 15 ans de services, tou-

  1. L’état comprenait :
    3 douzaines de chemises,
    6 paires de draps,
    6 douzaines de paires de chaussons,
    3 matelas de bord,
    1 couverture,
    1 oreiller,
    1 coffre de bord,
    6 paires de bas de fil écru,
    2 registres de grand papier,
    1 grand portefeuille où l’écritoire soit attaché,
    1 basse de viole avec son étui.
    B. N., 9151, p. 1.