Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passées de cette façon ; il lui fallut payer les intérêts exigés. Il remboursa également 150 pagodes que Dulivier lui avait avancées pour faire quelques commissions pour son compte.

Dupleix nous dit qu’il arriva à Pondichéry sans y connaître personne et sans lettre de recommandation ; seul son titre de premier conseiller lui donnait du crédit, mais c’était un excellent appui. Avant même qu’il eut débarqué, il en fît l’expérience. Il apprit à bord que le gouverneur de la colonie, la Prévôtière, était mort le 11 octobre précédent. Les officiers de l’Atalante considérèrent aussitôt qu’en sa qualité de premier conseiller, Dupleix devait lui succéder et ils lui présentèrent leurs félicitations. Dupleix fut assez sage pour leur répondre qu’il n’en pouvait être ainsi ; il y avait un second dans la colonie et c’était à lui que la succession devait être attribuée, si ce n’était déjà fait. Effectivement, depuis la mort de la Prévôtière, c’était Lenoir, second du conseil, qui remplissait les fonctions de gouverneur avec Delorme, Delahaye, Legou et Dumas comme conseillers[1]. Il reçut son nouveau collègue avec la courtoisie accoutumée et dès le lendemain lui fit prendre place au Conseil. On ouvrit alors le paquet contenant les lettres de la Compagnie : Lenoir était nommé chef à Surate ; Delorme second de Pondichéry et juge de la chauderie[2] ; Dupleix

  1. Delorme était conseiller depuis le 17 décembre 1711, de la Morandière depuis le 22 août 1715, Legou et Dumas depuis le 22 juin 1718, et Delahaye depuis le 3 janvier 1720.

    Lenoir (Pierre Christophe), né à Vendôme le 23 juin 1683, avait d’abord servi aux îles de France et de Bourbon et était arrivé dans l’Inde à la fin de 1719. Envoyé au Bengale, il en revint au début de mars 1720 et fut nommé second du port et juge de la chauderie le 3 juillet suivant à Pondichéry.

  2. Tribunal indigène.