Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vit également, mais ce fut pour justifier son choix. Sa lettre pleine de franchise ne manque pas de modestie ; elle est trop modeste peut-être : « J’avais, écrivit-il le 20 octobre 1723, une aussi parfaite connaissance de mon incapacité pour les affaires de la Compagnie que de l’habileté de M. Dumas, et j’étais convaincu comme je le suis encore plus maintenant que, sans le secours de ses lumières, je ne pourrais jamais remplir les devoirs de ce poste et que j’y commettrais même bien des fautes qui seraient très préjudiciables à la Compagnie. Ce fut l’unique raison, le seul intérêt que j’eus à le ramener. Je crois qu’il répond parfaitement à tout ce que j’avais espéré de lui. » Beauvollier croit les membres du conseil très capables, mais, ajoute-t-il, « je remarque en Dumas une étendue de génie et de connaissance que je ne leur connais point ; ce qui est absolument nécessaire dans celui qui occupe le poste de second[1] ».

Quelques jours après la rentrée de Dumas au Conseil, exactement le 19 octobre, le conseiller Delahaye, garde-magasin, fut suspendu de son emploi pour fautes professionnelles et remplacé par Dirois, procureur de l’île Bourbon qui, comme Dumas, venait d’arriver à Pondichéry ; dans la même séance, le conseil nomma encore comme dernier conseiller Dulaurens, qui occupait déjà le secrétariat. Par suite de ces nominations et du départ de Delorme et de Lenoir, qui s’embarquèrent le lendemain pour la France par la Diane, Dupleix passa au rang de second conseiller après Legou, avant Vincens, Dirois et Dulaurens. La Morandière et Delahaye restaient jusqu’aux nouveaux ordres de la Compagnie dans une situation mal déterminée.

  1. A. C., C2 72, p. 382 et 393.