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étrangère dans la suite à certains actes ou à certaines attitudes ayant eu des conséquences politiques. Les confidences, les lettres ou même les documents officiels qui pourraient nous instruire, font malheureusement défaut. Nous savons seulement que Lenoir et Dupleix commencèrent par vivre en bonne intelligence, et si l’élévation de Dumas au second rang provoqua de la part de ses collègues une protestation justifiée, Dupleix ne lui en tînt pas personnellement rigueur. Lorsqu’il quitta Pondichéry, Dupleix lui confia une lettre pour son frère où il disait qu’en se privant de ses services, la Compagnie ne savait pas ce qu’elle faisait[1]. Lorsqu’il revint en 1736, il le salua comme un ami plutôt que comme un chef.


4. Dupleix à Porto-Novo, à Madras, en Chine. Sa destitution, sa réintégration.

On sait peu de choses sur la vie de Dupleix dans l’Inde jusqu’au jour où il fut nommé directeur du Bengale en 1731. Ses occupations habituelles étaient de celles qui ne comportent pas beaucoup d’initiative et ne provoquent pas d’observations essentielles. Sa signature au bas des délibérations du Conseil prouve seulement qu’il assista aux séances.

Deux jours après son arrivée, il fut chargé d’armer un navire pour Moka et s’en tira, nous dit-il, à son honneur ; en huit jours le bateau fut prêt à partir.

Le 24 octobre suivant, à la suite d’une arrestation faite à Porto-Novo de deux régidors ou conseillers du prince de Bargaret, que nous couvrions de notre protection, le Conseil supérieur décida d’envoyer sur place Dupleix et

  1. B. N., 9151, p. 2-7.