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que nous venions d’acquérir, et à Surate dont la situation financière continuait à être déplorable. Dupleix expose ses vues pour libérer ce dernier poste des dettes qui l’écrasent et sous lesquelles il finira par succomber.

Cet exposé comprend un peu moins des deux tiers du travail. Dans un dernier tiers, Dupleix fait connaître les moyens qui lui semblent les meilleurs pour améliorer la situation générale de nos établissements. Les lecteurs habitués à connaître Dupleix par les projets qu’il essaya de réaliser après 1750, seront sans doute étonnés de ne pas trouver, dans le mémoire de 1727, la moindre préoccupation de la constitution éventuelle d’un empire franco-indien.

En 1727 et jusqu’en 1730, cette préoccupation, on ne saurait trop le répéter, ne hanta ni les Français ni les Anglais. Les deux peuples ne songeaient qu’à développer leur commerce, au besoin à leur détriment réciproque. Le mémoire de Dupleix est rempli des mêmes préoccupations. Il commence par proclamer la nécessité d’avoir toujours devant soi des avances raisonnables et suffisantes pour soutenir le commerce d’Inde en Inde et faire des commandes aux marchands pour les articles destinés à l’Europe : il fixe les fonds qui lui paraissent nécessaires pour chaque comptoir. Il approuve qu’on ait fait de Pondichéry le centre du commerce pour la Chine et pour Moka ; on peut retirer de ces pays des marchandises à un prix très avantageux. Il préconise la fabrication des roupies, nécessaires aux échanges, à Pondichéry même et non dans les dépendances de la nababie d’Arcate, comme cela se pratique depuis l’origine. Mais c’est une concession à obtenir du nabab, et cette concession, le gouverneur Dumas ne l’obtiendra qu’en 1736.

Le commerce d’Inde en Inde n’a pas donné jusqu’à ce