cette paix fut de courte durée et cette fois nous fûmes entraînés dans la guerre.
Les fortifications que les Hollandais avaient élevées autour de Negapatam déplaisaient au roi. En mars 1744, Govindachetty, frère d’Annapachetty, vint avec 1.000 chevaux et 2.000 pour sommer le gouverneur de les détruire. Sur son refus, il pilla les aldées autour de la ville, puis comme pour nous faire visite, il vint à Karikal le 1er avril en compagnie d’Ayengar, rétabli dans ses fonctions. Govindachetty paraissait animé à notre égard des meilleurs sentiments, mais Ayengar voulait une affaire. Il jugea insuffisant le cadeau d’usage que Février lui offrait et qui était de 100 pagodes, et réclama en plus un cheval de 110 pagodes et une chaîne en or de 80. Mais, comme s’il craignait qu’on ne les lui donnât, il partit précipitamment le même jour pour Tricoulour où il demanda qu’on lui apportât les présents, et qu’on les lui fit remettre par notre courtier et nos écrivains, soit disant pour ajuster les comptes. Février, se doutant qu’on retiendrait ses hommes pour exiger d’eux une rançon, refusa de les laisser partir.
Ayengar envoya alors dans la nuit qui suivit et qui fut celle du 3 au 4 avril, des pions et 50 cavaliers pour empêcher le riz d’entrer dans nos aldées de nantissement. Février répondit à cette provocation en donnant ordre au lieutenant Guesdon de chasser cette troupe en lui recommandant toutefois de ne tirer que si nous étions attaqués les premiers. Ce fut ce qui se passa : les pions d’Ayengar, invités à se retirer, répondirent d’abord par des insolences puis par des coups de feu : nous eûmes cinq blessés. Guesdon riposta et les repoussa un instant, mais n’ayant pas assez de monde pour garder le terrain, il rentra le même jour à Karikal (5 avril).