Aller au contenu

Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Les 15/16 des marchandises qui composent les cargaisons d’Europe ne peuvent servir à aucun des commerces particuliers de l’Inde comme Perse, Moka, Chine ou Manille et s’ils servent de débouché aux marchandises de rebut, ce n’est qu’au moyen de bas prix auxquels les marchands les donnent ou bien ces marchands les envoient à fret pour leur compte, aimant mieux tenir une valeur, quelle qu’elle puisse être, que de les laisser pourrir dans leurs magasins. »

La Compagnie, avons-nous dit, s’y intéressait quelquefois, dans le légitime espoir de faire fructifier ses capitaux et ses espérances étaient rarement déçues ; mais comme les conditions du marché pouvaient changer d’une année à l’autre sans qu’elle put prévoir si ce serait à son profit ou à son désavantage, elle s’engageait toujours un peu à l’aventure. Aussi n’est-il point étonnant que sous des impressions successives et souvent contradictoires, tantôt elle ait voulu s’intéresser aux armements dans des proportions parfois très appréciables et tantôt n’y avoir aucune participation, même légère. En 1741, la note était pessimiste. La Compagnie signifia au Conseil supérieur qu’elle ne voulait plus prendre part au commerce particulier et qu’elle retirait tous les fonds qui pouvaient s’y trouver engagés[1]. Ce retrait fut difficile et n’était pas encore achevé en 1747 ; à ce moment, la Compagnie avait encore à retirer 5.150 pagodes d’armements effectués depuis 1788 et Dupleix lui faisait savoir à la date du 31 janvier 1747 qu’elle ne devait pas compter retirer

  1. Pour le maintenir, le Conseil supérieur avait fait construire au Pégou le Fleury qui coûta 19.000 pagodes et acheté 10.000 pagodes, le Neptune en remplacement du Fulvy démâté à Mazulipatam, le St-Benoît, également 10.000 pagodes, le Fidèle, 9.000, un brigantin, 1.800 et enfin un bot, 3.900 rs. La Compagnie trouva ces prix trop élevés et fit savoir (25 octobre 1741) qu’à l’avenir elle enverrait des bateaux de France. Pour le moment, elle estimait qu’avec le St-Benoît, le Fidèle, le St-Joseph, le Pondichéry, le Marie-Joseph et