dans la nécessité d’accepter les conditions du traité de rançon ; craignant cependant qu’il ne s’y résolut pas encore, la Bourdonnais lui envoya le 13 octobre une nouvelle et dernière lettre plus pressante encore. Les Anglais devant payer 600.000 pagodes en numéraire au moment de la restitution de la ville et 500.000 autres en lettre de change payables à six mois de vue en Europe, La Bourdonnais faisait observer que si Dupleix gardait la place ou si elle n’était pas évacuée à temps, non seulement les 600.000 pagodes ne seraient pas payées mais encore la Compagnie serait privée des 500.000 autres, ce qui dans l’état actuel des affaires lui créerait un grand vide. On sent encore une fois à travers ce raisonnement la crainte que Dupleix n’exécute par le traité de rançon : autrement à quoi bon ces réflexions ? Et pour renforcer sa lettre de la veille, la Bourdonnais ajoutait ces mots singulièrement prophétiques : « Voilà déjà les vents du nord qui se font sentir ; il s’ensuit, comme vous le savez, la nécessité de quitter la côte. Je vais être contraint par la force d’évacuer la place. »
C’est en effet ce jour-là qu’éclata le mémorable cyclone, qui dispersa son escadre, en détruisit une partie et l’obligea lui-même à remettre la ville à Dupleix, sans discuter plus longuement sur les conditions.
§ 4. — Le Traité de Rançon.
L’Inde n’est pas par excellence le pays des cyclones ; les typhons des mers de Chine sont plus fréquents et plus redoutables. On ne peut nier cependant que par leur violence les ouragans de l’Inde ne causent assez souvent de très grands désastres. Ils se forment d’ordinaire au fond du golfe du Bengale où, au temps de la navigation