La plupart de ces conditions étaient en opposition avec le traité de rachat : ajourner l’évacuation de la ville à la fin du partage, c’était, si on le voulait, rendre cette évacuation à tout jamais illusoire. Mais il n’est guère douteux qu’en proposant ces variantes, l’intention de Dupleix ne fut d’empêcher la signature du traité jusqu’au moment où la saison l’exigeant, la Bourdonnais serait amené à partir ; alors le Conseil de Pondichéry resterait maître de Madras sans être lié par aucun engagement.
Qu’eût fait la Bourdonnais sans le malheur survenu à son escadre ? Il est oiseux de le conjecturer ; en tout cas ce malheur ne lui permettait plus de maintenir avec la même énergie l’espèce d’ultimatum qu’il avait adressé à Dupleix les jours précédents. Il passa la journée du 16 à examiner avec d’Espréménil le parti qu’il devait prendre.
« Eh bien, finit-il par lui dire, je vais au plus pressé. De toutes les conditions de M. Dupleix, je n’accepte que la première et celle de nommer deux commissaires qui sont Desjardins et mon frère ; du reste il fera comme il voudra.
« Je signerai la capitulation seul en y ajoutant un article pour lequel je stipulerai que le coup de vent m’empêche de garder la place moi-même. Pour la capitulation, M. Dupleix sera le maître de la faire exécuter, d’y retoucher, etc., s’il ne la trouve pas bien… »
Et un moment après :
« Voilà toutes les difficultés levées ; je vous ferai reconnaître commandant à mon départ ; vous aurez vos troupes à Pondichéry ; je vous en laisserai le plus qu’il me sera possible avec des officiers ; faites venir les vôtres avec deux commissaires, au moyen de l’article que je mettrai au bas de la capitulation ; ma parole sera dégagée et M. Dupleix fera des choux et des raves de la ville, ce seront ses affaires » (A. C, C2 81, p. 161).
C’est dans cet état d’esprit qu’il écrivit quelques mots