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le Décan une royauté quasi indépendante. Mohamed Cha, dont il avait été un instant le vizir, l’avait invité plus d’une fois à venir à Delhi soi-disant pour l’entretenir d’affaires intéressant l’empire, mais en réalité pour le garder et sans doute pour l’assassiner. Nizam, qui se doutait du sort qu’on lui réservait, avait chaque fois décliné l’invitation en invoquant une attaque des Marates qu’il avait su provoquer. Lorsqu’au début de 1748 les Patanes parurent dans le Penjab, il reçut l’ordre de joindre ses forces à celles qui devaient opérer contre eux et ce fut encore aux Marates qu’il s’adressa pour éviter d’obéir : Fatteh Sing et Ragogy Bonsla se disposèrent à envahir ses états et même à pousser jusque dans le Carnatic. Mais ses jours étaient comptés. Il avait à Delhi un fils aîné, nommé Ghazi oud din qui remplissait un poste important à la cour, au moment de la mort de Mohamed Cha. Le nouvel empereur le soupçonna d’avoir favorisé secrètement les Patanes et le disgracia ; le bruit courut même tout d’abord qu’il l’avait fait assassiner, lui et tous ses enfants. La nouvelle était fausse ; c’est cependant d’après elle que Nizam aurait pris le parti de s’empoisonner, estimant qu’à son âge et avec le haut rang qu’il avait tenu, c’était une folie de survivre à de pareils malheurs. Il est vrai que, d’après d’autres récits, ce serait Naser jing lui-même, un de ses fils et celui auquel il destinait sa succession, qui aurait hâté ses jours. L’une et l’autre fin est également vraisemblable, — à moins cependant que Nizam ne soit mort naturellement, comme il peut arriver, même aux hommes politiques.

Il laissait cinq fils qui tous jouèrent un rôle plus ou moins important : Ghazi oud din, Naser jing, Salabet jing, Bassalet jing et Nizam Ali, et dont trois : Naser j., Salabet j. et Nizam Ali, lui succédèrent. Il avait d’autre