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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/184

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reçu plusieurs coups de canon ; on voyait vos gens les servir. Le lendemain, dimanche, quelques-uns de vos gens ont été vus sur les terres de la Compagnie, encourageant autant qu’il leur était possible l’ennemi. Ainsi vous n’avez exécuté vos ordres en aucun point ; rien n’a pu vous retenir et les traités les plus solennels n’ont pu vous empêcher d’agir avec nous comme avec des ennemis. Le terme d’amis dont vous vous servez ne se trouve qu’au bout de votre plume, et vous êtes sans rougir nos ennemis déclarés… » (B. N. 9161, p. 92).

Piqué par cette attaque directe, Cope riposta à son tour le lendemain, 12 avril :

« Je ne suis point envoyé ici pour examiner vos prétentions ou vos raisons pour protéger, fomenter et soutenir un rebelle déclaré, mais j’y suis envoyé pour défendre le prince légitime du pays contre ce rebelle et ce prince doit mieux juger que tout autre quels sont vos droits, vos privilèges et vos bornes, puisqu’ils ne vous sont venus que de sa bonne volonté envers votre nation ou de celle de ses ancêtres.

« Notre nation a un droit indubitable de porter les armes contre quiconque sera rebelle au prince, puisque par lui (ce rebelle) la destruction des établissements anglais devenait palpable et les terribles stratagèmes et les conséquences d’une rébellion soutenue sont trop connus à un Anglais pour qu’on puisse s’imaginer que notre gouverneur n’en serait pas alarmé et ne pourrait point par conséquent rester spectateur oisif, surtout quand elle a approché de si près que l’incendie a frisé nos limites.

« Vous m’accusez témérairement d’avoir enfreint mes ordres ; c’est après une fuite précipitée, la plus grande disgrâce qu’on puisse reprocher à un homme élevé soldat, mais comme je me rappelle que quand j’ai pris possession de votre camp abandonné, j’y trouvai aussi l’art de la guerre abandonné, je fermerai les yeux sur ce défaut de jugement et pour ce que vous avancez de la conduite de mes gens dimanche, c’est éga-