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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/271

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secours de la garnison et donna l’ordre à d’Auteuil de distraire de ses troupes 2.000 cavaliers, la compagnie portugaise, les cipayes d’Abd oul Kader et le détachement de Dumesnil (9 et 10 septembre) ; à aucun moment, il ne songea à renoncer à Trichinopoly. Le nabab de Vellore, Mortiz Ali, beau-frère de Chanda S., devait de son côté fournir 300 fusiliers. Si ces forces arrivèrent trop tard pour empêcher la chute de la ville, Dupleix pensa qu’elles pourraient du moins servir à la reprendre. Rassemblées à Gingy dans le courant de septembre, elles furent mises sous le commandement général de Raza S., fils de Chanda S. ; elles comprenaient environ 4.000 indigènes et 150 français ; ces derniers sous les ordres particuliers de du Saussay. L’armée se grossit en route d’environ 6.000 cipayes ou cavaliers et arriva devant Arcate le 4 octobre. Ce ne fut qu’un jeu de réoccuper la ville ouverte de tous les côtés, mais il en alla tout différemment du fort. Clive s’y était solidement retranché et y avait accumulé pour soixante jours de vivres et toutes les munitions nécessaires pour soutenir un siège.

Ce siège fut long et tout à l’honneur du génie de Clive ; au nombre des ennemis, il opposa la plus stricte discipline et une rigoureuse économie des moyens de défense. Rien ne fut abandonné à la fougue, à l’impatience et au hasard.

Clive pensa d’abord pouvoir chasser l’ennemi de la ville par une sortie en quelque sorte désespérée (5 octobre) ; il fut repoussé avec une perte de 15 blancs tués sur place ou morts de leurs blessures. Obligé de se défendre dans le fort, il n’eut pas d’attaque sérieuse à redouter pendant un mois. Raza S. n’avait pas d’artillerie de siège et en était réduit à faire tirer du haut des maisons les plus proches des feux de mousqueterie à peu près inoffensifs.