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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/69

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nemi, sauf à établir la balance de leur compte au moment de la paix. Chacun des soldats anglais prisonniers chez nous recevait par nos soins 40 fanons par mois et les nôtres chez eux en recevaient autant. Comme cette somme était insuffisante, il était libre à chaque nation d’envoyer aux siens le soulagement qu’elle jugerait à propos ; toutefois, suivant les règlements de France, les nôtres devaient se contenter du nécessaire et rien au delà.

Dupleix usait naturellement de cette liberté. Aux officiers d’Arcate dont il refusa l’échange et aux soldats qui étaient avec eux, il envoya le 27 oct. 1752 200 liv. de biscuits ; d’autres fois il leur envoya 150 chemises, 150 caleçons, 100 bouteilles de vin blanc et 400 pagodes d’or. Aux prisonniers faits à Trichinopoly, il assurait 468 rs. par mois et il leur envoyait encore régulièrement des biscuits, de l’araque, du vin, des remèdes, des cadres de lit et des salempouris pour se vêtir. C’était en général un officier anglais qui se chargeait de leur distribution et répartition.

Faute d’un personnel suffisant, Dupleix n’aimait pas à assurer la garde des prisonniers anglais ; au début, il préférait laisser cette tâche à Chanda S. « Il est inutile, écrivait-il à d’Auteuil le 19 juillet 1751, de garder cet officier anglais auprès de vous. S’il est blessé, faites-le panser ; que Chanda S. exige de lui sa parole d’honneur qu’il ne servira pas contre lui pendant le cours de cette guerre et envoyez-le promptement à son camp… Pour les soldats anglais, je ne veux pas m’en charger. Il faut que Chanda S. les envoie à Chettipet ou autres forteresses jusqu’à ce que cette guerre soit finie. Ne vous chargez d’aucuns blancs comme prisonniers. Faites-les bien nourrir et fournir le nécessaire. C’est la seule chose à quoi vous devrez faire