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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/73

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« Je vois avec plaisir que vous faites bonne provision de patience et c’est une des vertus presque nécessaires dans ces pays… On a envoyé un autre écrivain ; c’est avec ces voleurs que la patience est souvent à bout. Vous vous y ferez. » (D. à St-Aulas, 4 et 7 juin 1753).

Patience et duplicité ! C’est entre ces deux termes que devait évoluer toute la politique de Dupleix avec les Indiens, même avec ceux de son armée. Ce n’étaient pas de très bonnes conditions pour avoir des troupes en qui l’on eut confiance. Il fallait pourtant opposer le nombre au nombre ; par leur dispersion dans la campagne et la diversité de leurs mouvements, elles finissaient quand même par produire un effet impressionnant. Elles faisaient encore œuvre utile en empêchant les blancs d’épuiser trop rapidement leurs forces dans des sortes de combats singuliers. Il y avait enfin certaines besognes d’ordre secondaire qu’elles seules pouvaient remplir avec économie.

Une compagnie de cipayes comprenait en principe 100 hommes, dont un capitaine, 2 officiers ou alfères, 4 sergents, 6 caporaux et 87 hommes. Au Carnatic, le capitaine était payé 100 rs., l’alfère 36, le sergent 24, le caporal 18 et le simple cipaye 9 à 10. Une compagnie coûtait de 1159 à 1246 rs. par mois.

Ces chiffres étaient loin d’être constants tant pour les effectifs que pour les soldes. Il arriva assez souvent que la compagnie eut plus ou moins de 100 cipayes et que chacun d’eux fut payé jusqu’à 11 et même 12 roupies, suivant les nécessités de la guerre.

Au Décan, les soldes étaient plus élevées. Il y eut des capitaines qui furent payés jusqu’à 336 rs. et le minimum était 175 ; les alfères touchaient 30 et 45, les sergents 40 et 62, les caporaux 20 et 31, les simples cipayes 17 et 20 ; les cavaliers 30 et 48.